Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Nell's Mind
13 août 2008

Dark America

Je ne suis jamais allée aux USA et j'ai pourtant un solide a priori sur cette civilisation, nourri uniquement grâce à la littérature contemporaine américaine.

Les grandes villes et leurs yuppies aux dents qui rayent le plancher, les patelins paumés où tout le monde se connaît et où la xénophobie règne en maître, les grandes forêts où l'on peu tranquillement planquer un cadavre sans que jamais personne le retrouve, le pays qui a vu naître le plus grand nombre de tueurs en série.

Vous comprendrez que même si c'est un peu réducteur, cette vision est assez sombre, assez désabusée. Depuis Ellroy jusqu'à aujourd'hui, les auteurs américains portent un regard sombre sur leur histoire, leur peuple, leurs traditions et institutions.

Pourtant, aujourd'hui, c'est d'un auteur irlandais expatrié aux Etats Unis dont je vais vous parler. Et je pense que si je devais écrire un roman sur qui se passe la bas, j'aurais comme lui cette vision noire de l'Amérique profonde.

J'avais lu il y a quelques années Les Ames Perdues, et son intrigue à la Ellroy m'avait plu. Le meurtre d'une petite fille le soir d'Halloween dans une bourgade du Midwest très catholique, un flic touché par l'histoire plus qu'il ne devrait l'être... J'ai cherché à lire tous les autres livres de Michael Collins tant le style m'avait plu.

Des années plus tard, la semaine dernière donc, j'ai lu Les Profanateurs de ce même auteur.

Michael Collins n'écrit que sur cette Amérique profonde, comme s'il voulait la décortiquer pour comprendre ses mécanismes : son histoire, ses réactions, ses rejets. Quand on n'a pas d'argent, pas de chance, pas d'avenir. Et qu'on est prêt à faire pas mal de choses pour changer ça.

Le personnage principal de ce roman, Frank, va devoir retourner dans son passé à la suite du décès de son oncle, qui l'a recueilli quand ses parents sont décédés alors qu'il avait cinq ans. On lui avait à l'époque fait porter la responsabilité de cette mort alors même qu'il n'était qu'un enfant.

C'est donc la culpabilité, l'espoir d'une vie meilleure, sa peur et sa famille recomposée qui vont accompagner Franck pour ce retour dans la ville où il a grandi et où il n'est pas forcément le bienvenu.

Il est question de cadavres dans le placard, de secrets de famille, de magouilles de villages où tout le monde sait quelque chose mais personne ne parle.

C'est à la fois un roman policier, une chronique de  l'Amérique d'aujourd'hui et une histoire intemporelle de famille. 

Mais c'est sûrement le recul du romancier étranger qui permet à Collins de capturer l'atmosphère indéfinissable qui règne dans ces petites villes perdues des Etats Unis, où les croyances et les traditions sont plus fortes que tout ce qui peut leur arriver de l'extérieur.

Publicité
Commentaires
Publicité